Survivre en Syrie






Cet article s'inscrit dans une série de quatre billets de Conrad Sauvé, qui effectue présentement une mission en Syrie, au Liban et en Turquie. Vous pouvez lire les deux premiers billets en cliquant ici.

Il m'est difficile de coucher sur papier mon expérience en Syrie. Chaque jour, il est pénible de constater et de rendre avec justesse les effets destructeurs produits ici par cinq longues années de conflit Les bâtiments effondrés s'étalent à perte de vue. Des familles se blottissent dans des maisons qui tombent en ruines, tandis que les travailleurs humanitaires peinent à répondre aux besoins fondamentaux de ces personnes souvent privées de vivres, d'eau, de soins médicaux et d'un toit.

Certes, l'aide humanitaire parvient à alléger une part des souffrances, mais elle ne constitue pas une solution à long terme. L'ampleur des besoins est colossale.

La série de photos suivante illustre les graves problèmes auxquels le pays doit faire face. Il est grandement temps que cette guerre prenne fin.

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Dans la ville de Homs, presque chaque maison, magasin et immeuble que j'aperçois a été criblé de projectiles ou complètement démoli par les bombardements. Des quartiers entiers ont été rasés. L'anéantissement systématique des infrastructures civiles et des établissements médicaux dans les villes et les villages en Syrie doit cesser.

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Sur un boulevard autrefois achalandé de Homs, un homme et son fils vendent du fromage et des olives. Le Croissant-Rouge arabe syrien accorde une aide financière aux petites entreprises afin d'appuyer les familles qui essaient tant bien que mal de gagner leur vie ici.

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Certaines familles sont revenues à Homs et tentent de recommencer leur vie à zéro. Au coin d'une rue, je vois un groupe de garçons jouer au soccer. La ligne de but a été tracée sur un mur, avec un petit cœur au centre. J'ai déjà joué au soccer, donc lorsque le ballon se dirige vers moi, je me joins à la partie. En quelque sorte, la vie poursuit son cours, même en temps de guerre.

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Lors de ma visite dans un hôpital financé par le Croissant-Rouge arabe syrien, une infirmière me présente fièrement la petite Samira, née le jour même. Ses parents ont survécu au plus fort du conflit à Homs. L'heureuse naissance de leur fille leur redonne espoir en l'avenir.

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À Barzeh, près de Damas, je rencontre des enfants et des familles qui vivent dans un refuge, jadis une école bourdonnante d'animation. Les habitants des collectivités voisines ravagées par la guerre s'y rendent et la Croix Rouge leur vient en aide en distribuant des colis alimentaires et des articles d'hygiène personnelle.

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Dans un centre médical de Dwella, je m'entretiens avec deux femmes et leurs enfants venus pour y recevoir des soins. Les deux familles ont dû fuir leur propre ville et se déplacer à l'intérieur du pays afin de trouver refuge. Une des femmes me raconte que six membres de sa famille partagent actuellement un logis d'une seule pièce. La Croix-Rouge canadienne fournit des médicaments au centre médical. Bon nombre des membres du personnel qui travaillent dans ce centre proviennent d'autres régions touchées par le conflit.

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Dans un camp près de Damas, je fais la connaissance d'un homme de 75 ans (coiffé d'un bonnet de laine) qui vit dans une tente avec ses maigres biens depuis plus de 4 ans. Les conditions de vie sont très rudes et il arrive que les gens se fassent attaquer par des chiens errants. Il ne veut pas passer un autre hiver sous la tente. «Je préférerais manger de la terre plutôt que de vivre ici. Il fait trop froid. Je suis trop vieux pour cela.»

Ces photos témoignent des grandes souffrances en Syrie. On y perçoit aussi des lueurs d'espoir. Mais chaque jour, ces personnes se demandent quand le monde décidera enfin que trop, c'est trop.

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